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Des nouvelles du dispositif "monpsy"

  • mpsydouillet
  • 11 avr.
  • 3 min de lecture

Des nouvelles? ou plutôt un éclairage


Au 30 Mars 2025, env. 5000 psychologues seraient conventionnés c'est-à-dire inscrits dans le dispositif "monpsy".


Pour la CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie) c'est un succès. A grand frais de publicités télévisées et de nombreux post sur l'ensemble des réseaux sociaux, le gouvernement nous présente le remboursement de 12 consultations parce que : "la santé mentale est une priorité pour notre pays". 5000 psychologues c'est 5,64% du total des professionnels qui pourraient être conventionnés (88647 professionnels début 2025 pour être exact) alors que la mesure a débuté il y a 3 ans. Ce chiffre indique en fait, dans son envers, que 94,36% des psychologues ne sont pas inscrits dans ce dispositif gouvernemental et ne le souhaite pas. Le présenter comme un succès est trompeur. C'est du marketing. Un effet d'illusionniste, de séduction.


Un démarchage actif de la CNAM est en fait réalisé auprès des psychologues. Moi-même j'ai été démarchée. Ce démarchage a pour objectif de nous présenter ce dispositif comme un bienfait pour nos patients. Le refuser deviendrait de notre responsabilité : ce que nous refuserions ce serait justement ce fameux bienêtre pour les patients! Mais c'est oblitérer la question de ce qui est investit pour une prise en charge libérale non pas au profit des patients mais en non investissement pour le collectif dans les institutions notamment psychiatriques! Car la CNAM réalise aussi ce démarchage auprès des psychologues salariés pour réduire leur temps de travail en institution afin qu'ils ouvrent une activité libérale! Des SMS auprès des personnes prises en charge en institution pour les inciter à avoir recours au dispositif ont même été envoyés! Ce sont non seulement autant de moyens financiers qui ne sont pas injectés dans les institutions de soins dans des rémunérations plus ajustées à la prise en charge des patients mais également un aveuglément des populations en leur faisant croire qu'une prise en charge de leur pathologies psychiques sera tout aussi réalisable en libéral qu'en institution!


C'est un mensonge. L'activité libérale ne remplace par la prise en charge institutionnelle et encore moins la psychiatrie institutionnelle. Au finale, c'est un mouvement de déresponsabilisation de l'Etat qui est délétère pour la santé mentale des populations les plus fragiles et les plus précaires. C'est un mensonge qui participe au démantèlement du service public. Les Centres-Medico-Psychologiques ne sont plus correctement financés. Les listes d'attente s'allongent. Beaucoup de patients sont vus par leur médecins psychiatres tous les 6 mois et n'ont plus de psychologues cliniciens référents pour un suivi psychothérapeutique efficient. Les chiffres s'il en faut encore alertent : 1 médecin sur 5 songe à quitter la profession - 1 infirmière sur 4 songe aussi quitter son emploi à l'hôpital - entre 40 et 60% des soignants sont en burnout! parce qu'il leur faut : refuser les patients non rentables - écourter une consultation jugée non cruciale - négliger la prévention (couteuse financièrement et en temps)! Les choix ne sont plus ceux de la santé mentale mais de la productivité, de la rentabilité.... La résilience individuelle ne compense pas l'échec collectif. Le système est malade. En SESSAD, où j'ai eu à travailler comme psychologue, j'ai écouté les administratifs absolument pas experts de santé psychique mais expert en financement, parler de thématiques psychopathologiques en disant haut et fort que "ça suffit! ce n'est pas ça qu'on attend" et vouloir auto évaluer les soins prodigués aux enfants suivis : rentabilité - coût avant toute autre considération psychothérapeutique.


C'est en ce sens que je refuse aujourd'hui de participer au mouvement de para médicalisation de mon métier. Mon "auto-évaluation " par des experts en finance aussi : je la refuse et la récuse! Je suis par contre supervisée. J'ai réalisé un long travail d'analyse...Je refuse également l'attaque à la pluralité des référentiels théoriques en psychothérapie (TCC, analytique..) car c'est précisément la complexité humaine qui s'entend dans ces différentes approches et facettes de ce métier et ce qui nous permet de débattre et de rendre toujours vivante cette complexité. La psychologie clinique est affaire de sciences humaines.


#soin de santé mentale



 
 
 

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